Un matin de printemps,
Un caniche tenu en laisse,
Chemin faisant,
Promenait sa maîtresse.
Par le fruit du hasard,
Un labrador il rencontra.
Le caniche babillard,
A sa rencontre miaula.
A cet inattendu miaulement,
Le labrador resta éberlué,
La maîtresse prise d’étonnement,
Tandis que le caniche jubilait.
Puis il dit au labrador innocent:
Passez votre chemin toutou effronté
Qui trouble ce doux instant,
Tandis que J’allais en liberté.
Ainsi le labrador demanda,
N’est-il point d’autre illustrissime
A qui l’on enseigne la langue de chat?
Ma foi, c’est un fait rarissime.
Mais le cuistre animal
Parla avec rage.
Passez votre chemin chacal
Nul félin n’est maître de son langage.
Sinon, je ne réponds de rien.
Le labrador, sans reproche et sans peur,
Quoique que gentil chien,
Répondit au caniche provocateur:
Cette audace vous coûtera une danse
Espèce de rejeton inachevé.
Qu’elle est la raison de cette sentence,
Demanda l’animal offusqué.
A ce moment là, vint un méchant chat,
Témoin du regrettable incident.
Qui vous permet de parler en langue de chat,
Demanda-t-il au caniche pédant.
Et le frêle animal,
Hérissé de tout son poil,
Dit à sa maîtresse:
Tenez fermement ma laisse,
A la maison nous rentrons,
Maintenant il se fait tard.
Vous fuyez comme un poltron,
Dit le méchant chat
Avant de lui rendre raison
Pour avoir user titre et langue de chat.