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9 septembre 2014 2 09 /09 /septembre /2014 14:33

2007-01-11-04-45-02_0227.jpgUn jour, Bernard, victime de la crise sarkosienne, fut contraint d’adhérer au club des chômeurs. Bianca était tristounette. Fini la bombance, disait-elle depuis lors à son bien-aimé. Rappelle toi Bibiche, à l’époque où Nicolas Esse nous promettait de travailler plus pour gagner notre maigre pitance. Bref, son oisiveté dura un certain temps, jusqu’au jour où il rencontra son vieil ami Etienne Lantier, progéniture de l’ivrognesse Gervaise Macquart, laquelle connut une fin misérable à cause de son addiction aux juleps spiritueux.

En 1885, Etienne Lantier, suppôt hollandiste dithyrambique, proposa à Bernard un emploi en qualité de porion dans une mine de charbon sise quelque part dans un pays où les gens ont le bleu du ciel dans leurs yeux. Bernard dynamisé par cette offre d’emploi inespérée, supplia Bianca de lui faire son baluchon illico presto. Après quoi, les deux compagnons prirent la route du labeur, non sans avoir au préalable remercié la baronne du Poitou-Charentes, tribunitienne émérite de la plèbe, ce qui n’était point déplaisant pour Etienne Lantier, virulent défenseur des prolétaires persécutés par le démon de la mondialisation.

Chemin faisant, il échafaudèrent mille et un projets. Pour Etienne : un estaminet avec sur le fronton de cet établissement de perdition, le nom « Assommoir », en souvenir d’Emile Zola, et un pressing en souvenir de sa laborieuse mère Gervaise, laquelle trima témérairement jusqu’au jour où Bacchus lui supplia de tremper longuement ses lèvres dans le calice de la débauche. En ce qui concerne Bernard, il caressait l’espoir d’acquérir un appartement neuf au cœur de Saint Crépin, une auto française, une rivière de diamants pour Bianca, et un pied à terre à Monaco, petit village où Hercule Poirot et son fidèle collaborateur, le capitaine Hastings, n’ont de cesse de traquer la racaille en col blanc. Par ailleurs, il envisageait cahusaquement de mettre quelques économies dans une banque helvétique, afin de les préserver de l’érosion fiscale française. Puis, après avoir parcouru une longue distance en levant haut le pied, Bernard et Etienne arrivèrent à la mine « Montsou ». Hélas ! La crise sarkosienne ayant affecté l’activité minière, nos deux aventuriers ne purent obtenir les emplois escomptés, pour cause de grève inopinée. De fait, le mécontentement des mineurs était à son paroxysme. Le comte Alexandre de Montebourg, actionnaire majoritaire, exhortait la foule en colère à reprendre le travail. Marie Christine Tobianowsky distribuait des tracts pour dénoncer les anomalies sociétales, tant morales que financières. Mais le fougueux François Hache scinda la foule et prit le micro pour annoncer son fameux pacte de responsabilité, générateur d’emplois stables et convenablement rémunérés. Dès lors la foule revendicative mit un terme à ses exactions, et reprit le travail sans maugréer…

A l'aurore naissante, Bernard et Bianca se levèrent. Au loin les coqs éructaient leurs anatopées matutinales, tandis que les ténèbres se discipaient nonchalament. Puis le café et les croissants chauds embaumaient le logis familial. Bernard et Bianca firent honneur à ce frugal petit déjeuner, après quoi ils enfourchèrent leur vélocipède et s’acheminèrent bon pied bon oeuil au Pôle emploi local, dans le but d’obtenir un emploi vivrier. Là, ils scrutèrent opiniâtrement la vierge liste des offres d’emploi qui côtoyait avec une souveraine passivité, la longue liste sur laquelle étaient couchés les mille et un conseils pour obtenir un emploi stable. Dès lors, Bernard sombra dans un profond désarroi, mais Bianca, naturellement confiante en son avenir, dit à Bernard : t’inquiètes pas Bibiche, avec le pacte de responsabilité de François Hache, nous trouverons un emploi tôt ou tard.

 

 

 

 

 

 

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